Notre four de potier

Les fours de potier antiques et médiévaux

Dans l’Antiquité et au Moyen Âge, les fours de poterie fonctionnaient principalement au bois.

Il existait divers types de ces fours à travers cette période, malgré leurs différences, ils partageaient globalement le même principe.

Ces fours étaient généralement constitués de deux parties distinctes : une partie inférieure destinée à la combustion du bois, et une partie supérieure réservée à la cuisson des pièces en argile.

Le choix du combustible

Le choix du combustible était crucial, il faut un combustible qui :

  • produise assez de chaleur,
  • se transporte facilement,
  • est soit facile à stocker soit facile à trouver. C’est pour cela que le bois a été longtemps utilisé.

Le bois posait cependant un inconvénient majeur en générant de la fumée pendant la combustion.

Par conséquent, nous avons opté pour l’utilisation de charbon de bois qui n’émet pas de fumé.

Bien que l’utilisation du charbon de bois pour les fours de poterie ne soit pas courante en France avant le 20e siècle, des preuves de son utilisation sont trouvées dans des documents traitant d’autres types de fours, notamment les fours d’essai utilisés pour tester différents matériaux.

Alors, comment fabriquer notre four à poterie ?

Nous avons choisi de concevoir un type de four spécifique, que nous avons nommé « le gouffre ».

Le charbon de bois nécessite beaucoup d’oxygène pour brûler efficacement.

C’est pour cette raison que nous avons décidé d’utiliser un soufflet comme source d’air permettant un ajustage de la température en fonction de la quantité d’air soufflé.

Cette modulation de l’air permet d’atteindre des températures dépassant les 1200-1300 °C. Les températures de cuisson varient en fonction du type d’argile utilisé, nous utilisons principalement de l’argile qui cuit une température inférieure à 1000 degrés.

Pour concevoir notre four, nous nous sommes inspirés de notre forge, notamment en construisant un mur en terre tout autour.

Chacun de nos fours suit ce même principe, ressemblant davantage à un bas fourneau, un four qui permet de transformer le minerai de fer en acier.

La cuisson indirecte

La cuisson indirecte est une technique couramment employée.

Elle implique la cuisson dans des contenants variés tels que des pots, des gazettes ou des creusets.

Cette méthode peut être réalisée dans notre four, mais également directement dans la forge.

Les similitudes avec des fours médiévaux

Notre four présente des similitudes avec les fours médiévaux en brique.

Lors de la cuisson directe, la combustion du charbon de bois produit des flammes et d’autres réactions qui, au contact des pièces d’argile, créent des colorations uniques.

Cependant, il est impossible de contrôler précisément la quantité de couleur obtenue, ce qui rend ces colorations uniques en leur genre.

Cette technique rappelle les traces de cuissons primitives.

La cuisson indirecte produit également des résultats similaires à certaines cuissons anciennes, enfumant les pièces et leur donnant une couleur allant du gris au noir.